Sur le chemin de l'école, sur le chemin de la vie

Quand j’ai vu pour la première fois ton petit bout de nez, je me suis sentie liée à toi tout la vie. Personne ne pouvait t’approcher sans que cela ne me fasse un pincement au cœur, je te voulais à moi, à moi toute seule. Les jours ont passé, les semaines se sont écoulées, les années se sont faufilées à travers les doigts de mes mains. Et voilà qu’aujourd’hui tu prends ton envole, voilà qu’aujourd’hui tu ouvres les portes du monde extérieur. Il m’a fallu tout ce temps pour que je fasse un travail sur moi-même et comprendre que tu ne m’appartiens pas, que tu appartiens à la vie. Il a fallu tout ce temps pour m’empêcher de pleurer en te laissant sur le seuil de la porte de ta classe et en te voyant crier tout ton malheur. Maman ne t’abandonne pas, maman te pousse dans les bras de cette gentille dame qui s’appelle la vie, cette dame qui va t’apprendre énormément de choses, que tu auras du mal à assimiler en restant accrochée aux basques de maman. Cette fameuse dame qui t’offrira le meilleur mais aussi le pire pour que tu comprennes que notre existence est ainsi faite et qu’il faut un tout pour constituer le monde. Mais sache que maman sera toujours là pour toi, pas très loin, veillant sur toi et étant fière de voir que le puzzle de ta vie se constitue doucement mais sûrement. Je t’aime.

Rihab M.