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Vie de Rihab
17 août 2017

Journal 2.

Assise dans la salle d'attente patiemment, attendant que la porte s'ouvre sur mon avenir, un livre dans les mains, "Rêves de femmes" de Fatima El Mernissi. Envoûtée par le récit de cette écrivaine que j'affectionne particulièrement. Perdue entre Habiba, l’illettrée qui récite par cœur Les Mille et Une Nuits et Tamou la cavalière rifaine qui surgit du Nord, une voix me ramène de loin, très loin, "Excusez-moi, qu'est-ce que vous lisez?". Je lève la tête comme si quelqu'un venait de me soustraire d'un profond sommeil, je ne savais pas quel sentiment lui porter, je l'ai regardé, grande, un large sourire et des yeux pétillants. Je ne prononce guère de mots, je lui ai juste montré la couverture de mon livre. "Ah oui, je l'ai déjà lu et j'ai adoré". J'ai compris qu'elle est bibliophage et ça m'impressionnait. Mais pas que, elle était aussi curieuse, curieuse de savoir ce que je faisais là, de quelle origine je suis,...Je lui ai expliqué que j'attends pour une constitution de dossier d'une création d'entreprise mais surtout que j'ai du mal à trouver ma place dans ce pays qui vient de m'accueillir. C'est alors qu'elle me parle d'une association...AWSA (Arab Women Solidarity Association) 
Quelques jours après je me retrouve dans son salon, le salon de la présidente de l'association fraîchement constituée. Douce, accueillante, intelligente et cultivée. Nous avons discuté pendant un bon moment pour sortir en étant convaincue qu'enfin j'ai trouvé l'ouverture sur ce nouveau pays, celle qui me permettra de rencontrer des personnes de différentes cultures, nationalités, des femmes engagées et instruites. Je m'y suis attachée...Comment ne pas s'y attacher alors qu'elle oeuvre pour que la femme originaire du monde arabe ait la reconnaissance qu'elle mérite ici en Belgique? Comment ne pas s'y attacher alors qu'elle travaille d'arrache-pied pour constituer les ponts entre les cultures? 
Depuis, un chemin est parcouru, j'ai fait partie de sa chorale où je garde de très bons souvenirs, j'y ai donné des cours d'arabe, elle m'a permis d'exposer mes créations, j'ai assisté à des débats, des concerts, j'ai vu naître beaucoup de bébés de ses membres et surtout surtout une bonne partie de mon cercle d'amies vient de là. Je ne sais pas qui a adopté l'autre, elle ou moi, mais ce dont je suis sûre c'est que je ne peux envisager ma vie en Belgique sans son existence, sans son engagement pour les femmes, sans ses activités culturelles et artistiques , sans tous les bons moments que je passe en son sein.

Alors merci Awsa Belgium et merci à toutes les petites fourmis qui travaillent pour qu'elle soit au meilleur de ce qu'elle est

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