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Vie de Rihab
28 août 2016

L'odeur de mes souvenirs

Aujourd’hui, j’ai remonté le temps, j’ai revisité les souvenirs d’il y a presque 20 ans, d’il y a presque une éternité. Cette odeur m’a enivré, Cette odeur m’a exalté, cette odeur m’a transporté. L’odeur du café. Elle venait de quelque part pour titiller mes narines et stimuler ma mémoire. Comme elle peut être intelligente…Cette odeur du café. Une joie immense a traversé mon corps avant mon esprit. Que de souvenirs…
Je guette leur arrivée avec impatience, très tôt le matin je ne sais plus dire si c’est par amour ou par compassion à leur existence. Ce qui est sûr c’est que leur présence me rassurait et je n’aimais pas la maison sans eux. Je trouvais qu’elle manquait de vie. Je continue à guetter jusqu’à ce que j’aperçois la carriole, de loin, de très loin, je reste là debout, au seuil de la porte, une main sur le front en guise de casquette pour me protéger de ces rayons de soleil qui réchauffent le monde et par la même occasion mon cœur. J’ai l’impression que le cheval le fait exprès de me laisser languir leur arrivée. Tout doucement, il avance, sûr de lui, lui aussi avec un carton sur le front…en guise de casquette. Ils descendent péniblement de la carriole, fatigués d’abord par l’âge et ensuite par le travail sans se plaindre, sans se lamenter, comme si travailler était un besoin élémentaire comme celui de boire ou manger. Je ne me rappelle pas que nous nous échangions des mots, les mots n’avaient pas de valeurs, les gestes oui. Aussitôt descendue, mon arrière grand-mère se précipite vers moi, vers nous, ses arrières petits-enfants, les mains dans son panier. Elle a compris le code pour accéder à nos cœurs, celui de nous corrompre…avec des biscuits. Eh oui, c’est ça l’enfance aussi. La maison reprenait vie, ils aimaient la vie. Et il n’y avait pas plus cher à mon cœur que cette…odeur de café. On s’installait tous autour de nos arrières grands-parents, contents d’être là, attendant le beurre qui est entrain de fondre pour le dévorer avec ce « pain de la poêle » tout frais, tout chaud. Que de bons souvenirs. Avec mes parents, nous avons beaucoup voyagé, mais cette escale à Tiflet était des plus souhaitable, on avait la liberté de sortir et rentrer à notre guise (tout le monde avait un œil sur tout le monde), on ne faisait pas vœu de propreté comme à Tanger, les gens étaient très simples, les fêtes étaient en bonnet de forme, je me rappelle les meilleures fêtes que j’ai passées de toute ma vie ce sont les fêtes de Achoura, où tout le monde était dehors, autour d’un feu, dansait et chantait jusqu’au petit matin où nous devions enchaîner avec Zemzem. Pendant toute la matinée, nous faisions les fous avec de l’eau, guettant l’apparition de tout un chacun pour le tromper d’eau. Hélas mes filles ne connaîtront pas tout cela et hélas n’apprécieront guère cette odeur de café…cette odeur d’amour.

 

Rihab M. 

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